Nous continuons notre chemin, longeant le bras de fleuve qui doit nous mener au lac Khurgan.








La piste est bien tracée et le chemin agréable, si ce n'était les ampoules de Flavia qui la font souffrir...
 


 


Après de longues heures de marche, nous suivons toujours la piste. Celle-ci à bifurqué comme prévu vers l'est et nous avons quitté depuis déjà quelques km les rives du lac. Le paysage vallonné dans lequel nous évoluons est monotone et désertique. Les bouts de piste que nous apercevons sur des buttes pas si lointaines demandent néanmoins des heures de marche avant d'être atteints... Rien de plus désespérant. Surtout que les pieds de Flavia sont au plus mal, et que pour ajouter encore à la chose, ceux de Maëlle commencent à lâcher aussi ... Il faut dire que nos petons n'ont plus l'habitude d'être enfermés dans des chaussures... Ça fait 9 mois que nous sommes en tongs et que nous n'avions plus mis nos chaussures plus de quelques heures.
 



 

On s'inquiète aussi car la piste semble s'éloigner de celle tracée sur la carte.

De plus, notre carte, la meilleure que nous avons pu trouver, est peu précise car l'échelle trop grande.
Beaucoup de détails du relief nous sont ainsi voilés.
Il serait par exemple pratiquement impossible de quitter la piste, même pour simplement éviter certaines petites courbes de celle-ci, car le paysage est grêlé de mini-cratères non représentés sur la carte. Nous devrions descendre dans des trous pour presque immédiatement remonter, et ainsi de suite à l'infini.

L'eau est cependant notre préoccupation principale. Si la piste ne suit pas exactement le tracé de celle sur la carte, elle a beau nous mener dans la bonne direction, nous aurons un problème pour trouver l'eau qui se fait rare sur ce bout de route...

 

Histoire de ne pas finir comme ce pauvre animal... :-/


Vers 16h, nous arrêtons une voiture. Par chance, le chauffeur parle anglais. Il confirme nos soupçons. La piste, bien que menant au bout du compte où nous voulons aller, suit un tracé différent. Non seulement il est beaucoup plus long, mais surtout, nous avons peu de chance de trouver de l'eau sur cette voie à moins de 40 km... C'est un peu la merde...

Il nous conseille de traverser la plaine s'ouvrant sur notre droite et d'ainsi rejoindre la rive du lac Khurgan, à l'embouchure du fleuve Khovd Gol qui s'y jette. Une piste presque effacée débutant un peu plus loin nous y emmènera. Nous parcourons encore les 5 km qui nous séparent de l'eau, les pieds au supplice.


 

La rive du lac est stupéfiante, sauvage, et déserte. C'est sans doute un des plus beaux paysages qu'il nous sera donné de voir durant ce trek.





 

C'est face à celui-ci, un peu plus haut entre les buttes composant le paysage, que nous plantons la tente.




 

Le jour suivant, nos pieds sont à la mort. Remettre les chaussures est déjà une épreuve. Et dès les premiers pas, c'est la torture. Nous marcherons néanmoins toute la journée, au supplice.
 





Nous nous éloignons rapidement des magnifiques rives du lac Khurgan pour nous retrouver à nouveau dans un paysage sec de trous et de buttes.
 





 

Les distances sont toujours effrayantes. Avant d'atteindre l'endroit repéré plus tôt, il nous faut toujours plusieurs heures. La piste zigzague, empruntant le seul chemin possible au milieu de ces creux.
 


On comprend mieux que les locaux croisés hier se marraient ou nous regardaient comme des ovnis en nous voyant marcher! Ces étendues ne sont pas faites pour ça!
 

La piste s'éloigne maintenant du point que nous nous étions fixé... mais que faire... 
 



 

Vers 15h, nous apercevons une bifurcation au loin. La nouvelle piste mène tout droit à l'endroit où nous voulions aller... Seulement vu notre position actuelle, c'est impensable d'y aller. Nous avons trop dévié à l'ouest. Cela nous prendrait une journée pour rejoindre l'entrée de cette vallée que nous voulions franchir.

En soi, ces pistes, l'une comme l'autre, nous mènent vers la bonne destination. Mais nous nous retrouvons face au problème eau. Depuis ce matin, au lac, nous n'en avons plus vu une goutte. Nous étions censées en trouver dans la dite vallée.
Notre piste actuelle se dirige vers une petite "pass" et rejoint une vallée perpendiculaire à la première. On y trouve aussi de l'eau, mais à des heures et des heures de marche...

 



 

Par contre, elle rejoint une région moins isolée (de la journée, nous n'avons croisé qu'une moto...). L'idée de faire un bout de route en stop, jusqu'à la rivière, nous semble appréciable. Surtout qu'une fois celle-ci rejointe, nous la suivrons jusqu'au bout.

La décision est prise.
Malgré nos pieds qui hurlent, nous marchons encore 3 bonnes heures. Toutes les voitures vont dans la mauvaise direction. Nous arrêtons finalement l'une d'elles qui nous annonce encore 5 km avant d'atteindre l'eau.
Alors nous avançons, et avançons encore, espérant voir l'eau derrière chaque butte, espoir jamais satisfait!
Puis, au loin, nous apercevons une autre bifurcation. Notre piste en rejoint une autre. Et au bout de celle-ci, une voiture. Une voiture qui va dans la direction que nous suivons!
On se met alors à foncer, tant pis si nos pieds explosent! Flavia fait de grands signes, Maëlle avance, avance, courant presque.


  • Alain dit :
    19/8/2014

    Je reste sans voix ! Epoustouflant ! Magnifique !!! Bon courage ! :-)




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