Le jour suivant, nous partons en trek dans la jungle. Nous disons donc d'ores et déjà au revoir à Tania qui repart le lendemain.
Nous embarquons dans un 4x4 avec 5 autres voyageurs en direction de la jungle du Ratanakiri. S'il y a encore 10 ans, la ville était entourée de jungles impénétrables aux arbres gigantesques et peuplée d'ethnies vivant à moitié nues, ce temps-là est bel et bien révolu. Le déboisement est intensif. Nous devons donc parcourir un long trajet en voiture puis en pirogue avant d'enfin pénétrer dans la jungle qui n'est plus qu'une pâle figure de ce qu'elle était, mais qui nous impressionne tout de même un peu... Nous sommes accompagnées de notre guide interprète et de notre "Jungle Man", jeune homme issu d'une minorité ethnique de la région, connaissant la jungle comme sa poche et armé d'une machette, comme un vrai! Nous traversons d'abord des rizières asséchées et dépassons quelques habitations. Ensuite, nous marchons quelque temps dans une forêt de bambous principalement avant de nous arrêter au bord de la rivière pour dîner. Avant le repas, notre guide nous invite à offrir un peu de notre nourriture aux divinités de la forêt afin de commencer notre trek sous de bonnes augures... Il leur offre même une cigarette pour qu'elles puissent terminer leur repas comme il se doit :-D 
Nous repartons pour quelques heures de marche. Nous sommes mis en garde par notre guide : il faut être attentif, pas plus tard qu'hier, le guide d'un autre groupe s'est retrouvé à l'hôpital après une morsure de serpent. Il semblerait qu'ils soient assez agressifs en cette saison car ils ont plus de difficultés à trouver de l'eau. Mais, comme conclura notre guide, si son collègue a été mordu, c'est surtout parce que la forêt l'a puni : il chassait le serpent et les grenouilles la nuit pour les manger! Nous voilà rassurés, on n'a donc rien à craindre.
Cette deuxième partie de trek sera nettement plus intéressante. La forêt qui nous entoure devient plus luxuriante et nettement plus touffue. 
Un autre groupe campe à quelque distance de nous et ils partent en marche de nuit. Nous demandons pour nous joindre au groupe. La balade sera plutôt flippante. Non à cause de l'obscurité ou des bestioles rencontrées, mais plutôt à cause des rivières traversées, des rochers escaladés et des racines quasi invisibles... La lampe de Maëlle est à moitié morte et Flavia partage la sienne... La visibilité est limitée, surtout que le guide se goure (soi-disant?) de trajet dans l'obscurité et nous emmène on ne sait où... Heureusement il s'en "rendra compte" après tout de même une bonne demi-heure de traversées de ruisseaux et de grimpettes à l'arraché et nous ferons demi-tour! Maëlle manquera de voler à l'eau... Mais se rattrapera de manière spectaculaire ce qui lui vaudra les applaudissements du groupe :-D
Après toutes ces émotions, nous filons nous calfeutrer dans nos hamacs pour une bonne nuit sous les milliers d'étoiles, bercées par les bruits de la jungle et le glouglou de la cascade.
Après un bon plat de nouilles matinal, nous voici repartis pour notre seconde journée à travers la jungle.
La marche n'est pas difficile, mais la chaleur est écrasante. Heureusement, nous faisons de nombreuses pauses durant lesquelles notre guide nous montre certaines plantes et arbres qui nous entourent, nous explique leur utilité dans leur vie de tous les jours. Nous goûtons le cœur d'une branche qui semble être du réglisse, nous buvons l'eau de l'arbre à eau, mordillons dans une branche qui contient de la quinine, ...
Notre guide nous choque même en mettant le feu dans une cavité artificielle creusée au coeur du tronc d'un arbre! Après avoir laissé le feu brûler quelque temps, il l'éteint et nous montre la résine qui suppure de l'entaille pratiquée à l'opposé de la cavité. Cette résine leur sert à étanchéifier les pirogues mais fait aussi office de bougie lorsqu'elle est coulée dans des bambous. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle brûle plutôt bien! Un bâton simplement plongé dans le liquide brûlera durant une bonne minute! Afficher la suite de cette page
