Tuol Sleng était une prison politique durant la dictature du Kampuchéa (mieux connue sous le nom de la dictature des Khmers rouges.) Ce musée retrace l'histoire du génocide khmer.

Ce fut une visite chargée en émotions.


 
 

 
Il faut savoir que ces bâtiments étaient à l'origine une école qui a été transformée en centre d'interrogatoire durant la période du Kampuchéa.

 



 

Les personnes qui étaient emprisonnées y étaient interrogées. Il fallait qu'elles avouent un crime avant exécution. Peu importait que les accusations soient fondées. Ces personnes étaient aussi bien des partisans du régime victimes de purge au sein de celui-ci, que des intellectuels ( porter des lunettes ou posséder un stylo suffisait pour être désigné comme tel - ceci était valable aussi pour les enfants!) , des diplomates, de simples ouvriers ou encore des étrangers. Souvent des familles au complet y étaient emprisonnées, nouveaux-nés compris.

Nous commençons la visite par le premier bâtiment dont les classes avaient été transformées en salles de torture. Le mobilier est sommaire: un sommiers de fer ou le prisonnier était attaché, parfois un objet servant à torturer traîne sur un coin du lit.

 

 
  
 


 
Chacune des pièces réparties sur 3 étages sont similaires. Au mur, des toiles réalisées par le peintre Vann Natt. Forcé de travailler pour le régime, il peignait les horreurs qui se déroulaient dans la pièce.
 
 
Le deuxième bâtiment que nous visitons est celui qui nous marquera le plus. Dans chacune des pièces sont exposées les photos des victimes. Chaque prisonnier était pris en photo à son arrivée, puis après sa mort. Les registres étaient soigneusement tenus et plus de 25000 photos ont été retrouvées dans les archives de la prison.
Chaque visage nous raconte un bout de son histoire. Les yeux des prisonniers en disent long. Certains crient qu'ils ne se soumettront pas, d'autres ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, d'autres encore sont au bord des larmes. Parmi eux il y a des femmes, des personnes âgées, des enfants. Les portraits n'en finissent pas. Chacun de ces regards de papier retient notre attention. Il reste comme un bout d'âme accroché à la photo.
Il règne dans la salle un silence quasi religieux.


 

 

 
    

  



L'étage supérieur retrace quant à lui l'histoire du parti, présente ses dirigeants mais aussi permet de consulter les aveux obtenus de certains prisonniers qui avouaient n'importe quoi afin de mourir plus vite tout en sachant que si les aveux ne plaisaient pas, la torture recommençait jusqu'à en obtenir de plus satisfaisants.
 


 
Carte représentant l'évacuation de Phnom Pen vers les campagnes, puis des autres centres urbains. En une journéee Phnom Pen est devenue une ville morte, tous les habitants ayant été déportés pour travailler aux champs! Les malades sont même sortis des hôpitaux. Plus de 10 000 personnes trouveront la mort lors de cette migration forcée.

 
Dans les bâtiments suivants, nous visitons les cellules des prisonniers. Sur deux étages sont construites de petites cellules individuelles en brique ou en bois d'environ 1 m sur 1'5m. Les prisonniers y étaient parfois entassés à 3 ou 4... Au dernier étage se trouvent les pièces de détention commune.
 





 

Dans un autre bâtiment, d'autres photos et peintures de Vann Natt témoignent des tortures prodiguées en ces lieux. On y observe également des engins de torture. Dans la dernière pièce, un petit hôtel bouddhiste est dressé entouré d'ossements qui ont été retrouvés dans les charniers de Cheoung Ek où les prisonniers étaient amenés afin d'être exécutés, une fois leurs "crimes" avoués.

A l'étage, on trouve le témoignage de certains des survivants (au nombre de 7 lorsque le camp a été libéré par les vietnamiens. En tout, moins de 200 personnes y auraient survécu, sur plus de 17000 emprisonnées). Nous découvrons aussi le témoignage de personnes ayant dû travailler au centre... C'était ça ou mourir...

Proportionnellement, le génocide Khmer a fait plus de victimes que les camps de concentration durant la seconde guerre mondiale. En moins de 4 ans, l'Angkar (le parti du Kampuchéa) aura fait plus de 1,7 million de victimes, environ un quart de la population cambodgienne.

Nous sortons un peu secouées de notre visite. Nous avions bien sûr entendu parler de ce génocide mais nous étions loin d'en imaginer la portée. Ce soir nous allons potasser un peu plus en profondeur l'histoire cambodgienne afin d'obtenir des éclaircissements sur certains points découverts aujourd'hui qui restent un peu obscurs pour nous...


Mais avant, nous retrouvons Coline et Py pour un petit apéro et souper.
 
Nous organisons également notre visite de Phnom Chisor prévue pour le lendemain.

C'est en tuk tuk que nous parcourrons les 60km qui nous séparent du site de
Phnom Chisor. Notre chauffeur Vassil est extraordinaire de gentillesse. Nous avons trouvé la perle rare des chauffeurs de tuk tuk! De plus il parle bien l'anglais et nous sert également de guide. Nous traversons les campagnes cambodgiennes où l'on assiste à des scènes de vie rurale qui nous semblent sorties tout droit d'une époque oubliée. A lui seul, le trajet vaut déjà le déplacement.
 

 






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